Compte rendu du 9 novembre (provisoire)

COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DU 9 novembre 2024

Présidence : M. Antony Hostein, président de la SFN.

Membres présents (12) : Mmes et MM. M. Amandry, Chr. Charlet, P. Charrey, Br. Jané, M.‑L. Le Brazidec, Th. Leblanc, G. Malingue, M.-Chr. Marcellesi, J.-D. Richaud-Mammeri, J. Rougemont, L. Schmitt, P. Villemur.

Membres présents à la visioconférence (18) : Mmes et MM. J.-Chr. Bertrand, X. Bourbon, G. Collin, R. Degrés, F. Delrieux, A. Draux, J. Françoise, Ph. Ganne, N. Lauriol, D. Leclerc, J.-Y. Lemerle, S. Michon, M. Muszynski, S. Nieto-Pelletier, A. Ros, Ph. Schiesser, J.-C. Thiry, M. Troubady.

Invités : J. Quéré.

Membres excusés : Mmes et MM. M. Bompaire, C. Bossavit, A. Clairand, S. De Turkheim, G. Gautier, C. Grandjean, P.-O. Hochard, J. Jambu, A. Mathieu, C. Morrisson, J. Olivier, P. Requier, A. Suspène, Ph. Théret.

BSFN

Le procès-verbal de la séance de mai (79-05), dont l’erratum est paru dans le BSFN 79-07, et celui de septembre (79-09) sont soumis au vote de l’assemblée. Ceux-ci sont adoptés à l’unanimité.

Élections

Deux nouvelles candidatures sont soumis au vote de l’assemblée : MM. M. Christian Mondello et Romain Degrés sont élus membre correspondant de la SFN à l’unanimité.

Candidatures

Une nouvelle candidature est présentée à l’assemblée :

– M. Simon Pivôt, de Grenoble (Isère), parrainé par Arnaud Suspène et Antony Hostein.

Annonces

  • Monsieur le président informe l’auditoire que le nom du récipendaire du prix Babut 2024 de la SFN sera annoncé lors de la prochaine séance ordinaire de décembre.
  • Le président rappelle la tenue du colloque : La Pièce et la Plume. La monnaie dans la littérature, qui se tiendra à Orléans les 9 et 10 décembre 2024. Le programme est disponible sur le site de l’IRAMAT : https://iramat.cnrs.fr/appel-a-communications-colloque-la-piece-et-la-plume-la-monnaie-dans-la-litterature/  
  • Il informe également l’auditoire que le volume Trésors monétaires XXX intitulé L’argent gaulois. Dépôts monétaires de la zone du denier, dirigé par P.-M. Guihard, a été récompensé par le prix Herpin 2024 de l’Académie nationale de Metz.
  • Le président annonce que se tiendra à la Bibliothèque polonaise de Paris et à l’INHA les 4 et 5 décembre un colloque consacré aux fouilles en cours conduites par des équipes tuniso-polonaises ou tuniso-françaises sur plusieurs sites de l’ancienne Afrique proconsulaire (Musti, Thapsus, Carthage, Thaenae, etc.). Plusieurs orateurs parleront sur des sujets consacrés aux monnaies de fouilles et de prospections.
  • Les vendredi 13 et samedi 14 décembre, toujours à l’INHA, se tiendront les journées d’actualité de la recherche de l’association Antiquité tardive en Gaule (ATEG). Plusieurs membres de notre société impliqués dans l’événement donneront une communication consacrée aux monnaies et moules monétaires tardoantiques. Le programme est disponible sur le site de l’association, à l’adresse suivante : https://ateg.hypotheses.org/  
  • M. Laurent Schmitt présente et fait circuler le nouvel ouvrage de Philippe Théret et Michel Taillard, Le Franc. Les essais, les archives. Charles X (1824-1830), Paris, Éditions Les Chevau-legers, 2024.

Communications

Mmes et MM. Thomas Leblanc, Michel Amandry et Marie-Laure Le Brazidec, Christian Charlet et Arnaud Clairand prononcent tour à tour leur communication. À l’issue de celles-ci, le président remercie l’assemblée et les orateurs, déclare la séance close et donne rendez-vous à nos membres pour la séance ordinaire de décembre.

Nicholas J Mayhew (1953-2024)

Nicholas J Mayhew (1953-2024) ou plus simplement Nick Mayhew a passé l’essentiel de sa vie et de sa carrière à Oxford. Formé à New College il y est devenu fellow et Vice Master de St Cross College. Recruté à l’Ashmolean Museum en 1971, il y a été jusqu’en 2013 Keeper de l’Heberden Coin Room, puis Deputy Director et directeur du Winton Institute for Monetary History, mais aussi professeur de Numismatique et d’histoire monétaire à l’Université d’Oxford. Ses travaux de numismatique ont d’abord porté sur les imitations des monnaies anglaises des esterlins « édouardiens » des XIIIe-XIVe siècles[1] frappées en particulier aux Pays-Bas[2] en particulier mais aussi en Écosse et en France[3]. Autant de champs de recherche qu’il n’a jamais quittés en proposant des synthèses sur l’histoire de la livre sterling[4] sur la monnaie et l’économie de l’Écosse[5] mais aussi un ouvrage de présentation sur la monnaie française[6] et en organisant un colloque sur la monnaie française de diffusion internationale que fut le gros tournois[7]. C’est l’occasion de rappeler ses liens avec la France où ils avaient avec son épouse Susie et leurs enfants une résidence de vacances et avec les numismates français et notre société. Quand il reçut le jeton de vermeil de la société il proposa en français une belle communication en réponse à Michel Dhénin sur des monnaies d’Aquitaine[8] et il a publié trois articles dans la RN de 1975 à 2011.

Un des derniers travaux sur lesquels nous ayons correspondu concernait une étude comparée de la reprise économique après la Guerre de Cent Ans en Angleterre et en France et des facteurs démographiques, monétaires et autres qui pouvaient expliquer une plus grande résilience de la France (pour une fois)[9]. Il faut sur ces sujets souligner l’ampleur de vue et l’originalité des travaux de Nick Mayhew qui a proposé grâce à la numismatique, à l’étude sérielle des trésors et des trouvailles monétaires isolées des approches originales pour évaluer les évolutions du stock monétaire et de l’activité monétaire sur la longue durée en Angleterre du XIe au XVIIIe siècle[10]. Il les a également confrontées aux estimations du niveau des prix mais aussi du PIB ou de la vitesse de circulation de la monnaie sur lesquelles il a directement travaillé. Il a ainsi personnellement participé à une relecture du célèbre Domesday book du XIe siècle[11] ou des riches sources des cours des manoirs anglais sur les litiges relatifs au crédit dans les campagnes depuis le XIIIe siècle[12] et contribué à une compréhension globale de l’économie autour de la célèbre équation de Fisher associant masse monétaire, volume des transactions, niveau général des prix et vitesse de circulation de la monnaie[13]. C’est là une approche difficilement accessible en l’absence de sources comparables pour les économies anciennes et qui est sans doute un peu trop systématiquement écartée et dévalorisée aux yeux des historiens du continent mais Nicholas Mayhew a mieux que quiconque illustré ce que peut apporter une véritable histoire de l’économie monétaire qui soit aussi une économie monétaire historique[14].

À son épouse et à ses deux fils nous exprimons nos plus sincères condoléances.

Cécile Morrisson et Marc Bompaire


[1] N. J. Mayhew ed., Edwardian Monetary Affairs: (1279-1344): Symposium Oxford, August 1976, (BAR, 36), Oxford, 1977.

[2] N. J. Mayhew, Sterling Imitations of Edwardian Type, (RNS Special Publication, 14), Londres, 1983.

N. J. Mayhew ed., Coinage in the Low Countries (880 –1500): The Third Oxford Symposium on Coinage and Monetary History, (BAR, International Series, 54) Oxford, 1979.

[3] N. J. Mayhew, La chronologie des esterlins de Jean d’Avesnes, comte de Hainaut (1280–1304), RN, 1975, p. 172–181.

[4] N. J. Mayhew, Sterling: The Rise and Fall of a Currency Londres, Penguin Press, 1999.

[5] N. J. Mayhew, E. Gemmill, Changing Values in Medieval Scotland: A Study of Prices, Money, and Weights and Measures, Cambridge University Press, 1995.

[6] N. J. Mayhew, Coinage in France from the Dark Ages to Napoleon, Londres, Seaby, 1988.

[7] N. J. Mayhew ed., The gros tournois: Proceedings of the Eighteenth Oxford Symposium on Coinage and Monetary History, (RNS Special Publication, 31), Oxford, 1997.